Hardy, Alexandre (1570? - 1632?)

Dramaturge prolifique, auteur de trente-quatre pièces publiées, parmi les six cents dont il revendique la création. La mention des pièces d’Alexandre Hardy intervient après une généalogie du théâtre entreprise par l’Abbé (III, p.190-196) qui consiste à montrer que les pièces de théâtre ressemblent par certains aspects aux théâtres sur lesquels elles ont été jouées. Les pièces d’Hardy sont considérées par l’Abbé comme une reprise de celles de Sophocle et d’Euripide (on peut penser par exemple à son Alceste ou la fidélité, donnée en 1624, qui reprend en partie les enjeux de l’Alceste d’Euripide). Par ailleurs, l’Abbé indique le succès immense reçu par La Sylvie de Mairet, tragi-comédie pastorale jouée à l’Hôtel de Bourgogne à l’automne 1626. Ce faisant, l’Abbé conclut que les pièces de théâtre antiques (et celles inspirée des pièces antiques comme les pièces de Hardy) sont « beaucoup moins belles et moins agréables que celles de notre siècle » (III, p.196). Pour l’Abbé, les pièces de Hardy, qui imitent celles des auteurs antiques, pèchent par « leur trop grande simplicité, […] leur mauvaise construction, […] la stérilité de [leur] pensée » (III, p.198), et subissent le même sort qu’elles : Hardy est nécessairement amené à s’incliner devant les Modernes, qui triomphent exemplairement avec La Sylvie. La référence à la poétique des pièces de Hardy permet d’élargir l’enjeu du dialogue à la poétique des auteurs antiques et anciens qu’il incarne, et à l’Abbé de critiquer leur usage du monologue qui « ennuie toujours » (III, p.199) ou encore de la présence du chœur, encore plus ennuyeux puisqu’il reprend en les diluant sur un plus grand nombre de vers les lamentations des personnages : « Il faut croire que les Anciens y prenaient plaisir, aujourd’hui personne ne pourrait y résister » (III, p.199). [ABM]

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